Samedi 4 octobre
2h
22€
Adulte (dès16 ans)
Français
Rencontre avec l’artiste
Conversation entre Rada Akbar et Daria de Beauvais, Curatrice Senior et Responsable des relations internationales au Palais de Tokyo, modérée par la journaliste Marie Zawisza, suivie d’une visite guidée de l’exposition par les conservateurs et d’une activation de l’œuvre de Rada Akbar par Hura Mirshekari.
S’inspirant de Haft Paykar, une épopée du XIIe siècle écrite par Abū Muḥammad Ilyās ibn Yūsuf Nizāmī Ganjavī (Niẓāmī), Rada Akbar crée des robes sculptées et découpées dans du papier, des formes figuratives qui reflètent la beauté, la connaissance universelle et la force durable des femmes. Chaque pièce rend hommage aux femmes qui ont préservé la poésie, les traditions sonores et la mémoire culturelle à travers les générations.
Haft Paykar, poème narratif du XIIe siècle d’Abū Muḥammad Ilyās ibn Yūsuf Nizāmī Ganjavī (Niẓāmī), mêle romance, allégorie, astrologie et éthique, s’inspirant des conventions de la fiction historique pour offrir une profonde méditation sur le voyage de l’âme.
Alliant des motifs persans anciens à un design et des matériaux contemporains, le travail d’Akbar met en avant la résilience et l’individualité des femmes afghanes, devenant à la fois une célébration et un puissant acte de résistance, revendiquant la voix des femmes comme vecteurs de sagesse, de continuité et de sens cosmique.
Rada Akbar, The Queen of the Sun No2 de la série The Roarers, 2025, détail. Crédits : Frédéric Poletti.
En 2021, Akbar a reçu le Prince Claus Seed Award, en hommage à son travail artistique et militant. Après le retour au pouvoir des taliban cette même année, elle a été évacuée par le gouvernement français et a trouvé refuge à Paris, où elle réside actuellement. Son œuvre continue de dénoncer l’oppression des femmes en Afghanistan et de mettre en valeur leur force à travers l’art.
Récemment, son travail a été présenté dans plusieurs expositions telles que 7 montagnes et 7 océans à la Cité Internationale des Arts (Paris, 2022), Qatra Qatra / Drop by Drop. Perspectives from Afghanistan à la Gallerie delle Prigioni à Treviso (Italie, 2022), Invisible Captivity, à la galerie Imaginart (Barcelone, 2023), Dislocations au Palais de Tokyo (Paris, 2024), L’esprit du geste à l’Institut des Cultures d’Islam (Paris, 2024-2025), et S’habiller en artiste. L’artiste et le vêtement au Louvre Lens (Lens, 2025). Elle a également été nommée parmi les 100 femmes les plus influentes du monde par la BBC en 2021.
Daria de Beauvais est historienne de l’art, curatrice, enseignante et autrice. Actuellement Curatrice Senior et Responsable des relations internationales au Palais de Tokyo, elle y a organisé de nombreuses expositions dont « Dislocations » qui incluait le travail de Rada Akbar (2024, en collaboration avec Marie-Laure Bernadac et Portes ouvertes sur l’art). Elle enseigne la pratique de l’exposition à l’université Panthéon-Sorbonne et est co-responsable avec Morgan Labar du séminaire « Autochtonie, hybridité, anthropophagie » à l’École normale supérieure.
Hura Mirshekari est une artiste visuelle, chanteuse et performeuse originaire de la région du Sistan-et-Baloutchistan en Iran, près de la frontière afghane. Sa démarche artistique se caractérise par une certaine transversalité mêlant arts visuels, poésie, performance et musique. Confrontée aux restrictions et à la censure imposées aux femmes et aux artistes en Iran, elle choisit l’exil en France où elle bénéficie, en 2016, d’une résidence à la Cité internationale des arts à Paris.
Étant l’une des rares voix féminines issues du Sistan-et-Baloutchistan, Hura Mirshekari incarne une prise de parole à la fois intime et politique. En 2024, elle devient la première femme de sa région à enregistrer un album en sistani, sa langue maternelle, en collaboration avec le collectif N9nE. Très engagée, elle participe à de nombreux concerts en soutien au mouvement « Femme, vie, liberté », se produisant dans des lieux emblématiques tels que le Trianon, la Gaîté Lyrique, la Maison de la Poésie à Paris, l’Olympia à Tours, le Mucem à Marseille, la Cité Fertile à Pantin, la Salle Pablo Neruda à Bobigny, l’Hôtel de Ville de Paris, ainsi qu’au Théâtre du Châtelet en 2023.
Son œuvre Regarde-Moi a été saluée comme l’une des contributions majeures du festival Voix de femmes musulmanes en Californie en 2011. En 2015, son tableau Après la Guerre est sélectionné pour le Festival de la Paix de Téhéran, où il est également exposé. En janvier 2018, sa pièce Exécution fait l’objet d’une présentation dans les vitrines du Ministère de la Culture à Paris et la même année, Mirshekari propose un portrait monumental au Musée national de l’histoire de l’immigration dans le cadre de l’installation intitulée Regarde-Moi.